mardi 7 août 2012

La rencontre d’Atar, ou la Mauritanie en chiffres et en… attendant.

07-08-2012
16:16
La rencontre d’Atar, ou la Mauritanie en chiffres et en… attendant.
L’événement de cet été aura incontestablement été la 3éme rencontre entre le président et son peuple que la ville d’Atar vient d’abriter. Conçue au départ comme occasion qui permet au président de se trouver au milieu de son peuple pour lui rendre compte du niveau d’exécution du mandat qu’il lui a confié, cette rencontre est désormais un des événements majeurs qui rythment la vie du pays.

Pour l’édition de cette année, le choix de la ville d’Atar n’aura pas été la seule originalité. Bien des nouveautés ont marqué l’événement.

D’abord l’exposé académique par lequel le président a transformé, le temps d’une soirée, le stade d’Atar en une Université d’été. Pour la première fois, dans son histoire, le pays tout entier est resté suspendu à ses petits écrans où la souris du « micro » du président l’a baladé, des heures durant, entre les performances record du fisc et de la Somolec, avec commentaires et arrêt sur images.

La simplicité et le sens pédagogique avec lesquels le président a tenté de rester au niveau de son peuple, tout au long de son exposé, n’ont pas échappés aux plus démunis des quartiers les plus populaires, aussi bien en Adrar qu’au niveau des autres Wilayas. Même si parfois des « charretiers » marchands d’eau, ou « Smigars » de MCM, ont trouvé certains chiffres un peu trop longs.

Comme ce militant de l’UPR qui téléphonait à la TVM pour demander « quand 300 est suivis de 9 zéros, ça fait combien de kilos de riz » ? Ou cet élève de terminal-C qui vient de rater son bac et qui ne comprend pas « pourquoi les bâtons des graphiques ne se sont réveillés qu’à partir de 2009 » ?

De fait ce que le président voulait faire comprendre aux pauvres c’est que la mise « hors d’état de nuire » de certains gabégistes a permis, non seulement de faire des économies, mais aussi de les faire remplacer par des citoyens honnêtes dont les compétences étaient marginalisées.

Et pour étayer cette affirmation, un conseiller à la présidence, révéla dans les coulisses, que l’exposé en cours était l’œuvre de l’autre gouverneur de la BCM, celui que personne n’a nommé, celui qui n’a jamais touché à l’argent public, celui que tous les citoyens peuvent voir, sans demander d’audience (à travers la vitre), le gouverneur de fait, « Monsieur Sidi ».

Ainsi revenus de leur surprise, les rares économistes qui suivaient l’exposé, en pensant déjà à leur « S’Hour », ont pu replacer les courbes à leur juste place.

Soueylem Val





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